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Les supports d'élevage en myticulture

Les élevages à plat
De nombreux bancs de moules naturels existent et constituent la production principale, ou parfois totale, de pays comme la Hollande, le Danemark ou l'Italie. Les produits sont récoltés par dragage et ramenés à terre pour le conditionnement. 
Les productions sont très variables d'une année à l'autre, la productivité étant relativement faible : la nourriture n'est prélevée par les animaux que sur un seul niveau.
Des améliorations ont été apportées en récoltant de la demi-moule puis en la semant sur des zones généralement plus abritées.
Ces moules grossissent dans des profondeurs d'eau de 5 à 20 m.
 
Les élevages sur supports fixés au sol
Les techniques utilisées pour ces élevages sont principalement les tables d'élevage et les bouchots.
 
  • Les tables d'élevage
Ces structures se rencontrent dans un paysage comme celui de l'Etang de Thau.
Elles comprennent des pieux métalliques, généralement des rails de chemin de fer, enfoncés dans le sol à des intervalles de 4 à 5 m et dépassant de l'eau de 1,50 m environ.
Des madriers sont fixés sur ces rails pour supporter des longerons de 10 à 12 m, séparés d'environ 1 m. Un quadrillage est ainsi réalisé pour suspendre les cordes d'élevage toujours immergées.
Ces tables, mesurant 50 m de longueur et 10 à 12 m de largeur, sont implantées dans des profondeurs allant de 3 à 9 m.
 
  • Les bouchots
Les bouchots traditionnels
Les bouchots sont des pieux en bois (chêne, ou bois tropical, avec leur écorce) plantés dans le sol, environ tous les mètres, sur lesquels se pratique, soit le captage de naissain puis (grossissement naturel), soit l'élevage à partir de cordes ou de boudins enroulés en spirales. Des essais sont en cours pour utiliser des plastiques recyclés et du pin traité à 
coeur.
Leurs caractéristiques
Longueur : 4 à 7 m
Enfoncement : moitié de la longueur
Diamètre : 12 à 25 cm
Ces bouchots sont disposés en lignes à un niveau suffisamment bas pour favoriser la croissance par immersion la plus longue possible et suffisamment haut pour un accès facile : estran découvrant aux grandes marées jusqu'à une profondeur maximale de 1 à 2 m sous le OCM (Zéro des Cartes Marines).
L'exploitation se pratique, soit avec un ponton de type ostréicole (barge généralement en aluminium), soit avec un tracteur et une remorque pour les bouchots découvrants.
Pour les bouchots de moules, des filets de protection (anti-oiseaux)sont utilisés.
La récolte s'opère avec une pêchoire, panier en grillage fixé au bout d'un manche, ou avec une machine à pêcher, suspendue à un bras hydraulique.
 
  • Les bouchots amovibles
Ces bouchots sont constitués par des tubes en PVC sur lesquels sont enroulés cordes ou boudins coiffant un pieu en bois de section carrée planté dans le sol.
Toutes les autres caractéristiques sont identiques à celles des bouchots traditionnels.
Ce système offre l'avantage de pouvoir être déplacé au cours de l'élevage :
- Le prégrossissement et le grossissement peuvent s'effectuer en pleine mer, les tubes PVC étant suspendus sous les filières.
- La fin du grossissement et l'affinage se pratiquent sur les pieux dans la zone des bouchots traditionnels par un simple transfert vers l'estran découvrant.
Il permet, par son amovibilité, un contrôle de l'élevage dès le découvrement de la tête. L'élevage peut se pratiquer dans un zone plus profonde : 2 à 3 m sous le OCM.
Le moyen d'exploitation et de récolte est un ponton, ou une barge ostréicole, équipé d'un bras hydraulique pour le levage des bouchots. Les moules sont transportées directement à terre et récoltées en les ôtant de leur support.
 
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  • Les "bouchots suspendus"
Des portiques métalliques à deux bras, plantés alignés tous les 6 à 10 m, supportent de chaque côté une chaîne (ou un filin) sous laquelle sont suspendues des cordes d'élevage (fig 1).
Cette technique expérimentée à PENESTIN (56) offrirait de nombreux avantages :
l La diminution de l'envasement par rapport à une densité importante de bouchots traditionnels.
 
l La diminution des prédateurs, les cordes ne touchant pas le sol.
l La conquête d'espaces plus profonds car l'exploitation peut se pratiquer dès la découverte de la chaîne support.
l La conservation des caractéristiques de la moule de bouchot, car implantée dans les mêmes zones.
Par ailleurs, le prégrossissement et le grossissement des animaux sont possibles en pleine mer sur des filières avec un transfert vers l'estran pour la fin du grossissement et l'affinage comme pour les bouchots amovibles. Ce système breveté (Ifremer-Mytiliculture Nouvelle de Pénestin-56) peut s'établir jusqu'à des profondeurs de 5 à 6 m sous le OCM. Le moyen d'exploitation prévu pour cette technique est similaire à celui utilisé pour les bouchots amovibles et les filières.
 
Les élevages sur les supports flottants
  • Les radeaux ou "bateas" en Galice
Ces radeaux sont fabriqués en bois (eucalyptus), sous forme d'un treillis comprenant des madriers de 20 m de longueur environ (section 30 x 30 à 40 x 40) entrecroisés par des traverses (25 x 28).
Des longerons (section 8 x 10) complétant la structure et disposés tous les 40 à 50 cm supportent les cordes d'élevage. 
 
La superficie de chaque "batea" avoisine 500 m2. Les radeaux sont maintenus flottants par des flotteurs en acier de diamètre 2,5 m et d'une longueur de 4,30 m. Les "bateas" sont amarrées à des corps morts ou des ancres. Ces structures sont relativement fragiles et installées en estuaires ou rias (exemple de la Baie de Vigo).
La mise en place des cordes et leur contrôle s'effectuent par déplacement sur la structure elle-même. La récolte des moules se pratique à partir d'un bateau en utilisant un panier métallique suspendu à un bras hydraulique. Le panier reçoit la corde entière.
 
  • Les filières
Une filière d'élevage comprend une aussière supportée par des flotteurs, tendue aux deux extrémités par des ancrages.
Elles sont implantées dans des zones où la profondeur est au minimum de 8 à 10 m pour maintenir des cordes d'élevage d'une longueur suffisante ne touchant pas le sol.
 
  • Les différents types de filières
Les filières de surface
Ces filières ont été lancées en Bretagne et utilisées pour être exploitées quelle que soit la hauteur de la marée (fig 2).
Il existe deux types :
- la filière "perle" où les flotteurs sont enfilés sur l'aussière unique, à la manière de perles sur un collier.
- la filière "tandem" où les flotteurs sont placés à plat entre deux aussières parallèles.
Généralement, ces filières sont implantées dans des sites peu exposés car sujettes aux sollicitations imposées par la houle et le clapot. (De nombreux dégrappages sont intervenus par suite des mouvements saccadés dus au clapot). Elles sont de plus un obstacle majeur à la navigation. 
 
Les filières subflottantes
Pour remédier aux problèmes précédents, l'IFREMER a mis au point un type de filière dont l'aussière principale, immergée, est maintenue par des flotteurs cylindriques très élancés.(Fig.3).
Ces filières sont ainsi partiellement protégées du mauvais temps et les flotteurs "crayons" ou "perches" à mouvements très lents donnent moins d'à-coups sur les suspentes d'élevage. Elles ont une longueur de 100 m et permettent une exploitation aisée car très près de la surface.
Au fur et à mesure de la croissance des moules, des flotteurs du même type sont rajoutés en relevant la filière le long du bateau.
 
Les filières mixtes
Ces filières conçues dans le Pertuis Breton sont un compromis entre la filière subflottante et la filière de surface. L'aussière est maintenue immergée comme la filière subflottante grâce aux flotteurs perches (flottabilité 150 litres). Par contre, le poids des moules est repris par une flottabilité supplémentaire de flotteurs sphériques ou biconiques de 60 l chacun, évoluant au fur et à mesure du grossissement (Fig.4).
 
Les filières de subsurface
(cas particulier des mers sans marée)
Implantées en Méditerranée à 5 m sous le niveau de l'eau, ces filières sont nées d' une interdiction d'avoir les structures en surface pour ne pas gêner la navigation.
L'aussière est maintenue entre deux eaux par des jambes reliées à des corps-morts de 800 à 1500 kg et tendues par des flotteurs de 300 à 800 l de flottabilité. Des tronçons d'environ 50 m sont ainsi constitués, sur lesquels sont suspendues les cordes d'élevage de 4 à 8m de longueur.
 
Une filière standard d'un diamètre de 40 à 50 mm a une longueur totale d'environ 300 m pour une longueur utile de 250 m (5 tronçons de 50 m). Elle est mouillée par 20 m de fond. 
 
Sa flottabilité initiale varie de 2 à 5 m3 pour un nombre de cordes de 400 à 500 : la production moyenne est de 25 tonnes.
Selon le grossissement, des flotteurs supplémentaires, plus petits que les flotteurs de jambes, sont ajoutés. 
 


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